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Café'in... Les archives de nos débats...
22 Septembre 2003 :
L'école en crise ?
Le collège, Maillon Faible du système
éducatif ?
Invités:
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Hervé Terral
Professeur à l'Université
de Toulouse II le Mirail, sociologue, historien de l'éducation.
OUVRAGES publiés
1) "Profession : professeur".
Des écoles normales maintenues aux Instituts Universitaires
de Formation des Maîtres. (1945/1990), PUF. Coll.
"Pédagogie d'aujourd'hui" (Dir. G. Mialaret),1997,
218 p.
2) Les savoirs du maître. Genèse de la professionnalité
enseignante de Guizot à Ferry.
L'Harmattan, collection "Savoir et formation"
(Dir. J. Beillerot et F. Gault), 1998, 243 p.
3) L'Ecole de la République. Une anthologie (1878/1940),
CNDP, Coll. "Actes et rapports de l'éducation",
1999, 230 p.
4) Les IUFM et la formation des enseignants aujourd’hui
(avec A. D Robert), PUF, Collection “ Education
et formation. Formation permanente et éducation
des adultes ”, 2000, 160 p.
5) Les idéaux pédagogiques et l’institution
scolaire (préface de J.-M. de Queiroz), L’Harmattan,
Collection “ Education et formation ”,
2002, 158 p.
A paraître fin 2003 :: L’école
et la société, anthologie de textes de Paul
Lapie (1869-1927). L’Harmattan, “ Logiques
sociales ”. |
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Benoit Petit
Maître de Conférence à
l'Université Toulouse II le Mirail
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Compte rendu du débat
Le « Collège unique » qui, à lorigine,
se voulait transmettre « à tous » un savoir commun
jusquà 16 ans, est fortement remis en question depuis un
an. Des réformes importantes vont sappliquer dès cette
rentrée, engageant son avenir. La volonté affichée
du Ministère de prendre en compte les difficultés dun
grand nombre délèves qui « ne suivent pas »,
par la valorisation de lapprentissage et de la voie professionnelle
vise-t-elle à diversifier le voies permettant daccéder
à ce savoir commun ou plus prosaïquement de retourner à
une orientation précoce pour certains ?
LÉcole en crise : est-ce la fin du « Collège
unique » ?
CaféIn a invité :
Hervé TERRAL, professeur à lUniversité de Toulouse
II Le Mirail, Historien de léducation et Sociologue
Benoît PETIT, Sociologue, Maître de Conférence de lUniversité
de Toulouse II Le Mirail, a participé à la Commission Dubet
Lanimateur était Patrick Lanneau, membre de lassociation
CaféIn.
Lanimateur
- On nous dit que le « Collège unique » est en crise,
que cest un lieu où lon napprend pas, où
lon napprend plus, que cest aussi un lieu où
il y a de la violence, que cest le maillon faible du système
éducatif. Le Ministre de léducation, Luc Ferry annonce
des mesures dont certaines vont sappliquer dès cette rentrée.
Nous allons essayer de cerner ce que voulait être le « Collège
unique » avec Hervé Terral qui nous fera un historique de
sa création et Benoît Petit, Sociologue qui a participé
à la Commission Dubet qui avait commencé un état
des lieux de ce fameux « Collège unique » sous le gouvernement
Jospin.
Hervé Terral
Historique :
- Au XIII° siècle, le Collège a une dimension collective,
il sagit de gens qui vivent ensemble et sont soumis à une
même loi.
- Du point de vue scolaire : la Sorbonne est le premier Collège
en 1408 avec un internat et des études dirigées. Lenseignement
des Jésuites et autres congrégations se fera aussi dans
des Collèges. Des enfants dartisans et de commerçants
allaient dans ces Collèges ainsi que des élèves moins
favorisés et boursiers.
- Le « Collège » est à la fois perçu
positivement « Le Collège de France » créé
par François Ier et négativement : Lakanal qui veut réformer
lenseignement pendant la Révolution est traité de
« pédant de Collège ».
ß La question du Collège dans le cadre du système
éducatif. Léducation est un ensemble de points coordonnés.
Des réformes font bouger les choses. Pour le Collège existent
3 dates-clés :
- 1959 : la Réforme Berthoin, gaulliste qui établit
des Collèges dEnseignement Généraux (C.E.G.).
Cette réforme prolonge la scolarité obligatoire jusquà
16 ans. Les CEG remplacent les anciens Cours Complémentaires
du primaire mais subsistent deux structures parallèles : les
C.E.G. pour les élèves issus des milieux ruraux et les
« petits lycées » pour les enfants plus favorisés,
premier cycle des lycées. On transforme aussi les centres dapprentissages
en Collèges denseignement techniques (C.E.T.).
- 1963 : la Réforme Fouchet qui crée les Collèges
dEnseignement Secondaire (C.E.S.), structure unique pour
remplacer le premier cycle des lycées et accueillir les élèves
de la sixième à la troisième. Cest une
formation moyenne. Existent encore une formation technique et des
C.E.G. Mais à lintérieur de ces CES, subsistent
trois filières : celle de lenseignement long et classique
qui doit mener au bac général, celle dun enseignement
général court, dit « moderne » qui peut
être complété par lenseignement en C.E.T.
et des classes de transition en 6°/5° qui doit mener à
la vie active. La scolarité des jeunes de 11 à 15 ans
est compartimentée. On a pu dire que cétait une
réforme élitiste à cause des filières
- 11 Juillet 1975 : la Réforme Haby crée «
le Collège unique ». Cest le lancement de toute
une série de réformes : En 1977 les CET vont devenir
des Lycées dEnseignement Professionnel (LEP). En 1979,
le ministre de Giscard dEstaing, Christian Beullac, patron de
Renault crée la seconde de détermination et pour lenseignement
professionnel la pédagogie de lalternance et les stages.
1985 : « 80% dune classe dâge » doit
avoir le bac, on ouvre alors un nouveau type de bac : le bac professionnel
en Lycée Professionnel (LP). Aujourdhui un lycéen
sur trois a le « bac pro ». Puis avec Alain Savary, apparaît
en France en décembre 1981 les Zones dÉducation
Prioritaires qui prétendent « donner plus à ceux
qui ont moins » inspirées de la politique américaine,
déjà mise en place sous Kennedy, mais le plus na
pas été clairement défini. Cest la reconnaissance
quil y a des difficultés dans le « Collège
unique ». En 1975, sous le ministère Fontanet était
déjà sorti un texte sur « la pédagogie
différenciée ». Les difficultés du Collège
unique étaient déjà ressenties.
- Enfin, on peut dire que
- de 1950 à 1960 on a eu une démocratisation effective
mais non officielle,
- de 1960 à 1979, une démocratisation officielle avec
la fin des filières mais non effective
- et de 1980 à 1990 une démocratisation ambiguë,
la barre est montée dun échelon. Les enjeux sont
au niveau du bac sauf pour les 20% à part qui posent problème.
Benoît Petit
- De 1998 à 1999, Ségolène Royal à eu le souci
de préparer le Collège de lan 2000. Les conditions
en effet ont changé : le public scolaire nest plus le même,
il y a beaucoup de jeunes venus de limmigration, les ruraux ont
laissé la place aux urbains. Il y a de nouveaux défis :
les Nouvelles Technologies, de lInformation, le multimédia,
la tv qui deviennent des concurrents du maître. La Commission Dubet
a établi un questionnaire envoyé aux enseignants pour les
consulter sur les principes dégalité et la laïcité.
Les Fédérations de parents délèves on
dit aussi ce quelles attendaient du Collège.
- Le principe de lécole laïque et obligatoire qui est
légalité pour tous et la fonction égalitaire
doit passer par le savoir parler, lire, souvrir sur le monde. Lélite
de la société est sélectionnée par des concours
et légalité des chances doit être préservée
pour avoir le bac.
- Or le Collège unique est sapé par une forme de hiérarchie
entre les établissements. Sous Alain Savary, des manifestations
importantes ont demandé la liberté de choix de létablissement
- Ces principes peuvent-ils être maintenus ?
- En Angleterre et en France, on sinterroge : nous navons
plus de culture, mettons de la culture religieuse dans lenseignement
pour faire comprendre les uvres du passé.
- On a découvert une extrême diversité de situation
et François Dubet a demandé si lon pouvait encore
« piloter » ce que dautres (Allègre) ont appelé
« le mammouth ». Alors, faut-il régionaliser ? Cela
donne la polémique que lon a vu.
- Des questions nouvelles se posent : les nouvelles compétences
qui sont demandées aux élèves, la cohérence
des apprentissages, comment évaluer les enfants sans que la note
soit un couperet, y a-t-il une culture bourgeoise, populaire ?, il y a
inégalité au départ entre les élèves,
comment les enseignants peuvent-ils y faire face ?
- Le temps scolaire : que disent les parents, les enseignants ? Les jeunes
peuvent-ils rester immobiles toute une heure ? LAllemagne fait faire
du sport à 15h
Lécole est-elle une baby-sitter
?
- Les apprentissages : les études dirigées, les groupes
de besoin, les parcours avec les cycles, redoubler ou non , devoirs à
la maison ou non.
Les enseignants sont mal à laise. La place des
parents et des associations est mal acceptée. On sent quil y
a de la concurrence. Il ny a pas eu non plus de grand débat sur
la laïcité. On ne sest pas posé la question : à
partir de quand un signe extérieur peut faire problème ? Une
marque de chaussures, cest la rentrée de largent dans le
sanctuaire.
Les enseignants doivent gérer la question de lincivilité.
Un parent président dun Conseil local de la FCPE
en Collège
- Ce qui fait peur, cest le rejaillissement des difficultés
de travail de certains parents sur léquilibre des enfants,
sur leur faculté à se prendre en mains.
- Le "Collège unique" : qu'y a-t-il de semblable entre
un collège de banlieue et un collège de centre ville ?
- Il ne faut pas en revenir à la nostalgie des années que
lon a connues quand on était jeune. On est dans un nouveau
millénaire. Le multimédia gagne et il ne faut pas sous-estimer
le livre.
- Lécole doit avant tout former le citoyen, cest léducation
à la citoyenneté, au « vivre ensemble » qui
doit prédominer au Collège et il milite pour cela dans son
Conseil local.
- Les parents doivent entrer dans les établissements scolaires,
ils sont un contrepouvoir, des veilleurs pour dire quand ça va
mal.
Intervention (professeur)
- Il y a peu de monde au débat, il semble que peu de gens se sentent
concernés par les problèmes de lécole.
- Il faut démonter les mécanismes de légalité.
Le système favorise loral. Il vaut mieux aussi un système
de travail classique que les TPE (Travaux Personnels Encadrés).
Au moins, on est dans le connu, on a des références. Le
supérieur se fait privatiser, on abandonne des filières.
On consacre actuellement moins dargent pour les DEUG que pour le
Collège, sauf dans les les écoles comme HEC et les écoles
de commerce.
Intervention (parent)
- La ségrégation par largent fait des ravages. Il
y a des ghettos de riches et des ghettos de pauvres. On manque de mixité
sociale.
- Autrefois, avoir un certificat détudes avait de la valeur.
Avant, cétait plus simple. Aujourdhui, on est à
la surface des choses. Être fils douvrier ne doit pas être
facile.
Intervention (parent)
- Y a-t-il encore des fils douvriers ?
Intervention (parent et historienne)
- Autrefois, il y avait une culture populaire chez les ouvriers qui nexiste
plus.
Intervention (professeur)
- On a vu passer un certain nombre dannées de gauche. La
démocratisation na pas fonctionné. A un certain moment,
on a mis plus pour ceux qui ont moins, cela na pas fonctionné.
La fierté de réussir a disparu aussi chez les élèves.
Benoît Petit
- On parle de la puissance ou de limpuissance des enseignants mais
et les hommes politiques ?
- On demande aussi aux élus tout et son contraire.
- Les évaluations du niveau de culture de lUnesco «
Pisa » sont basées sur des moyennes et comparent des pays
mais elle ne veulent rien dire.
- Létat peut intervenir : par exemple, Ségolène
Royal avait mis en avant les violences sexuelles faites aux filles dans
les collèges et contribué à les faire diminuer.
Hervé Terral
- Le Loft à la tv : Christophe, le premier vainqueur du Loft est
un ancien étudiant de DEUG de Sociologie de Toulouse Le Mirail.
Voilà où cela la mené : « Avant on réussissait
par lécole, maintenant on réussit par le Loft ».
A côté des classes prépas se développent des
classes préparatoires à Star Académy. Il y a une
crise des repères.
- Il y a eu un effondrement ces trente dernières années
de ce qui permettait lintégration : en gros, dun côté,
les partis politiques et la CGT et de lautre lÉglise
catholique.
- Réponse à des paroles dites précédemment
: il ne faut pas mythifier le passé, le Certificat détudes
nétait réussi que par 50% des élèves
des écoles primaires et encore cétaient des élèves
triés sur le volet. Lécole primaire était élitiste
aussi et elle poussait les élèves méritants. Les
anciens Collèges dEnseignement Général (CEG)
tenus par les instituteurs avaient des classes spécialisées
dans la préparation aux concours de la fonction publique pour les
meilleurs élèves de lécole primaire et le premier
concours était celui de lÉcole normale dinstituteurs.
- Le plan Langevin-Wallon : les psychologues et les orientateurs allaient
être les distributeurs pour adapter lécole à
la société.
Benoît Petit
- Les enfants despagnols, italiens immigrés réussissaient
Lanimateur
- Si tout le monde prend lascenseur social, que se passe-t-il ?
Intervention
- On a limpression que lascenseur social ne marche pas, les
cartes sont pipées.
Intervention
- Nous discutons du Collège unique comme sil avait existé.
Cest vrai quil a été créé sous
Giscard dEstaing et le libéralisme « avancé
» qui a donné lIVG a aussi donné le Collège
unique : tout le monde devait accéder à un savoir commun
jusquà 16 ans. Mais François Dubet parle dhypocrisie
quand on sait que les filières ont plus ou moins été
remises en place sous la forme de classes de niveaux, doptions de
langues anciennes, rares, européennes, etc. Les parents, les enseignants,
la société ont poussé dans ce sens.
Benoît Petit
- Il fallait malgré tout faire « comme si », créer
ce « Collège unique ». Il ny avait pas dautres
solutions.
Intervention (parent)
- Par rapport à légalité, ce nest pas
sur loral quon devrait être jugé mais sur des
connaissances.
- En classe de troisième, il y a un stage en entreprise qui dure
une semaine, à quoi sert-il ? Il nexiste pas partout. Quel
intérêt ? Cest trop court
Intervention (parent)
- Pourquoi le Collège sen remet-il aux parents pour chercher
ce stage et naide-t-il pas les élèves dans cette recherche
?
Lanimateur
- Les stages en entreprise pour tous les élèves de troisième
existent depuis un moment en Collège, ils durent une semaine et
sont mis en place ou non selon la décision du chef détablissement.
Il existe par contre à cette rentrée une circulaire de rentrée
2003 qui propose dautres types de stages pour mettre en contact
certains élèves âgés de quatorze ans avec lentreprise
ou le lycée professionnel. Ce sont les dispositifs en alternance
pour élèves en difficulté.
Intervention
- Ces stages dune semaine sont liés au volontarisme des principaux
qui acceptent de jouer le jeu. Il ny en a pas partout..
Intervention
- Ca peut aider un élève à se situer, à repérer
lentreprise
Hervé Terral
- Au début, dans les Lycées professionnels, ce fut difficile
de mettre en place des stages, car il y avait des résistances de
la part du corps enseignant. Cétait lentreprise qui
entrait dans lécole. Maintenant, ces stages font partie de
la pédagogie.
Intervention
- En Collège, ces stages en entreprise sont trop courts. Cela montre
dailleurs le statut de la technologie et du professionnel au Collège.
Alors que nombre délèves vont terminer leurs études
au lycée technologique ou au lycée professionnel, on continue
à juger tout le monde sur les matières abstraites, les maths
et le français. Cest ce qui est déterminant en conseil
de classe pour lorientation et non la technologie ou autres aptitudes.
On juge par rapport au lycée général qui reste laboutissement
des études du collège, sinon on est éliminé
et on va dans le technologique ou le professionnel.
Benoît Petit
- Il ny a plus de rites de passage. Le bac est le seul rite qui
reste entre le monde de lenfance et le monde des adultes.
Intervention
- Les stages peuvent être aussi de lauto-élimination.
Au moins quand lélève est en stage, il nest
pas dans la rue.
Hervé Terral
- Réponses à ce qui vient dêtre dit :
- Il y a en effet une hypocrisie dans le système éducatif,
hypocrisie de la République complétée par lhypocrisie
des parents et des enseignants.
- Ensuite, le modèle allemand a été très fantasmé
à lépoque de Giscard et Beullac sur le rapprochement
de lécole et de lentreprise comme Helmut Schmitt fantasmait
sur notre système.
- Les bacs professionnels et technologiques ont fourni des bataillons
détudiants en DEUG généralistes où ils
ont échoué parce que les filières normales, les IUT
principalement leur ont été fermées. Ce sont les
élèves de S qui y sont pris en priorité ! Ce nest
pas normal
Intervention
- Un livre écrit conjointement par Philippe Meirieu et Xavier Darcos
parle de la polyvalence des professeurs de collège. Il a été
interdit ces jours-ci par les services du premier Ministre. Mais il y
a eu des extraits dans « le Monde »
Intervention (professeur)
- Meirieu et Darcos remettent sur le tapis la question de la polyvalence
des professeurs de collège comme si cela allait résoudre
tous les problèmes. Où lon voit la connivence entre
les « pédagogistes » et la droite. Quel intérêt
?
Intervention
- « Pédagogiste » est un mot très méprisant.
Lintérêt de la polyvalence quelle soit celle
des anciens PEGC ou autres, est souvent mis en avant pour la classe de
sixième qui est très dure pour beaucoup denfants qui
arrivent du primaire. Ils avaient un seul enseignant, ils doivent changer
denseignant à toutes les heures. Ils travaillaient souvent
en projet ou avec des méthodes actives, ils ont maintenant des
cours de discipline.
Benoît Petit
- Les disciplines sont en effet très compartimentées
Lanimateur
- Quest-ce que vous attendez du Collège ? Du savoir, de la
citoyenneté, de la pédagogie pour amener au savoir sachant
quétymologiquement le pédagogue est celui qui amène
lenfant au savoir ?
Intervention (parent)
- Dans certains pays, la dernière classe du primaire est notre
sixième.
- Les enseignants doivent être bienveillants et ne doivent pas utiliser
la sanction à tout propos. Il faut prendre en compte lenfant.
Intervention (parent)
- Cest le système qui est dur avec lenfant et avec
lenseignant. Lécole, cest la maltraitance pour
tous. Les horaires sont démentiels. Lenfant fait plus de
40h quand les adultes sont passés aux 35h, sans compter les devoirs
à la maison. Mais là, ce sont les parents qui les réclament.
Benoît Petit
- Cest lécole obligatoire. Les enfants ne sont plus
dans la rue.
Intervention (parent)
- On sest toujours méfié des vagabonds !
Intervention (parent et archiviste)
- Le savoir devrait être transdisciplinaire ou transversal. On ne
le montre pas assez aux élèves.
Benoît Petit
- Cest ce que dit Edgar Morin, il faudrait croiser les disciplines
car le savoir est trop spécialisé, trop morcelé et
on finit par en perdre le sens.
Lanimateur
- Des dispositifs ont été mis en place, les Itinéraires
de Découverte (IDD) en Collège pour croiser deux disciplines
au moins mais ils deviennent facultatifs à cette rentrée.
Ils sont le pendant des Travaux Personnels Encadrés (TPE) au Lycée
général et des Projets Pluridisciplinaires à Caractère
Professionnel (PPCP) au Lycée Professionnel.
Intervention (parent et archiviste)
- Qui remarque que les gens qui viennent aux archives ne savent pas faire
de recherches. Lécole enseigne-t-elle cette compétence
qui est très importante ?`
Intervention (enseignante-documentaliste)
- Les dispositifs comme les IDD, les TPE ou les PPCP impliquent une recherche
documentaire et un apprentissage des Nouvelles Technologies. Mais que
vont-ils devenir quand on lit la circulaire de rentrée 2003 où
le Ministre Luc Ferry annonce que les IDD peuvent être facultatifs
pour des élèves en difficulté ? Or, on sait que dans
ces dispositifs, les élèves prennent ou reprennent goût
au travail scolaire car il est différent du cours disciplinaire
et apporte du sens aux apprentissages.
Intervention
- Lécole devrait pouvoir accueillir lenfant, même
pour dormir sil a des problèmes avec ses parents.
Hervé Terral
- Il note un processus douverture à autrui mais aussi de
résistances chez les enseignants. Les textes sont souvent en avance
sur les pratiques. Parmi les nouveaux professionnels de lIUFM, la
plus grande partie est constituée de jeunes. Or, ils ont de très
grandes difficultés à se rencontrer avec dautres disciplines.
Ils ont aussi du mal à sortir du schéma du cours classique
axé strictement sur la discipline.
Intervention (parent dune lycéenne de première)
- Les lycéens daujourdhui sont plus critiques que les
lycéens dautrefois. Ils voient la personne qui est derrière
leur enseignant. François Dubet met laccent aussi sur la
personne de lélève : « Quels apprentissages
vers quels enfants ?
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- Compte rendu du débat par Nadine Lanneau, secrétaire
de CaféIn
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- Les notes prises pendant le débat font l'objet
de comptes rendus qui n'ont pas la prétention d'être
exhaustifs mais veulent donner une image la plus fidèle
possible du débat.
Le journal "Le Figaro" du vendredi
10 octobre 2003 a publié un article sur le rapport non encore dévoilé
et qui va servir de base au débat national sur l'école en 2004.
Sur le Collège, il est réaffirmé le rôle du Collège
unique même si celui-ci doit être réaménagé
à cause de ses failles actuelles :
"«le plus grave serait de perdre l'ambition de former ensemble chaque
génération jusqu'à quinze ans». Et de rappeler :
«Parmi les pays où les élèves réussissent
le mieux à quinze ans figurent ceux qui adoptent une scolarité
commune tout au long de la scolarité obligatoire.»
Le rapport qui s'appuie sur des statistiques souligne aussi que le système
éducatif qui a progressé en amenant un grand nombre d'élèves
au bac de 1975 à 1995 a vu cette évolution stoppée brutalement
à partir de 1996. Le nombre de bacheliers généraux en particulier
stagne : 32,6% en 2002.